La décision en cancérologie, aspects médicaux, organisationnels, économiques et éthiques La décision en cancérologie, aspects médicaux, organisationnels, économiques et éthiques La décision en cancérologie, aspects médicaux, organisationnels, économiques et éthiques

Revivez l’évènement jour après jour

Le 38è congrès du Groupe Francophone d’hépatologie-gastroentérologie et nutrition pédiatriques a ouvert ses portes du 30 mars au 01 avril 2017 à Amiens. En 30 ans d’existence, la gastroentérologie pédiatrique s’est affirmée comme une des composantes fortes de la pédiatrie. Retrouvez le débriefing et les interviews vidéo.

Symposium Biocodex au congrès du GFHGNP 2017. Antibiotiques et microbiote intestinal de l’enfant.

31.03.2017

Antibiotiques en pédiatrie : les nouvelles tendances. Communication du Pr François Dubos (pédiatre et infectiologue, CHU Lille).
La colonisation bactérienne du tube digestif est progressive et se diversifie avec l’âge de l’enfant. Le microbiote et sa diversité ont un rôle essentiel tout au long de la vie.
Bien que les antibiotiques continuent à rendre service pour traiter les infections bactériennes mal tolérées, leur utilisation par excès ou inappropriée contribue à induire l’émergence et la propagation de résistances bactériennes et est à l’origine de dysbioses.

Des travaux ont montré l’impact de l’antibiothérapie chez la femme enceinte au cours des 2e et 3e trimestre, c’est un facteur de risque d’otite moyenne aiguë et de drain transtympanique chez l’enfant (40 % de risque en plus, soit 2 fois plus important que les enfants non exposés à l’antibiothérapie en anténatal).

Ces résistances bactériennes sont actuellement à l’origine de 12 500 morts par an en France. 30 à 40 % de l’antibiothérapie est prescrite inutilement, surtout dans les pathologies de la sphère respiratoire. En pratique, il faut faire un TDR (test de diagnostic rapide) pour prescrire, ou non, une antibiothérapie. Sinon, l’évolution vers la résistance bactérienne est inéluctable à partir du moment où la pression de sélection est grande. En septembre 2016, une étude britannique affirmait que les bactéries résistantes pourraient « tuer jusqu’à 10 millions de personnes par an d’ici à 2050, soit autant que le cancer ».

En France, les prescriptions de l’antibiothérapie augmentent. Les enfants sont les plus impactés. Il est urgent d’agir pour limiter la progression de la résistance bactérienne et le nombre d’impasses thérapeutiques. Augmentation exponentielle de la résistance. À chaque nouvel antibiotique, une nouvelle résistance apparaît, c’est inéluctable. Le but d’une bactérie est de survivre. Vingt-cinq mille décès en Europe. Les solutions sont de 4 ordres :
- Développer de nouveaux antibiotiques qui permettraient de traiter ces infections à germes multi-résistants.
- Éviter de prescrire des traitements antibiotiques dans des situations dans lesquelles ils ne sont pas utiles. En France, il s’agit de limiter les prescriptions antibiotiques dans les angines, les otites et les infections respiratoires.
- Développer des outils performants pour le diagnostic des infections bactériennes et virales afin de prescrire les antibiotiques à bon escient.
- Avoir un usage antibiotique le plus adapté au microorganisme supposé en cause : right drug, right dose, right duration.
Le contrôle de la prescription d’antibiotiques, ça marche : baisse des infections à Clostridium difficile. Il faut absolument limiter cette résistance bactérienne.